Il y eut une étoile

Il y eut une étoile au fond de la nuit pleine,
Il y eut l'espérance assoiffée d'Israël ;
Il y eut, aux confins de la rive lointaine,
Les Mages qu'effleura l'aile de l'Eternel.


Je scrutais le ciel vaste et la nuit ténébreuse,
Quand l'étoile a brillé. A cette heure j'ai su
Que jusqu'à Toi viendrait ma route sinueuse,
Sage parmi les rois, Fils du Dieu Inconnu.

Je T'offre les palais où éclate la danse,
Les palanquins portés au pas des éléphants,
La flûte langoureuse où le soir chaud s'avance,
Les parfums murmurés et les soleils levants.


Il y eut une étoile au fond de l'espérance,
Il y eut cette nuit, pareille à tant de nuits ;
Il y eut, entrevue dans le lointain silence,
La voix de l'Eternel, comme la soif au puits.


J'écoutais s'endormir le sable en son mystère,
Quand l'étoile a brillé. Mon âme a tressailli,
Et voici que le vent, brûlant et solitaire,
A guidé jusqu'à Toi mon regard ébloui.

Je T'offre, Majesté, les splendeurs de ma tente,
Les tapis, les tissus, le lait de mes troupeaux ;
Je T'offre, car Tu es le sel de notre attente,
Les épices bercées au pas lent des chameaux.


Il y eut une étoile au fond du long silence,
Il y eut cette nuit assoiffée de clarté,
Il y eut, comme au puits l'aurore qui s'élance,
Le pas de l'Eternel par les siècles porté.


Je guettais l'ombre nue de ces forêts profondes,
Quand l'étoile a brillé. Mon souffle inachevé
A reconnu ton heure, ô Créateur des mondes,
Et quêté Ta sagesse, où le ciel s'est levé.

Je T'offre les tambours où bondit la savane,
Les fauves fulgurants, la douleur du sol dur,
Le silence brûlant quand l'air même se fane,
La pluie soudaine, enfin, la pluie au galbe pur.


Il y eut une étoile au bord du puits, sereine,
La main de l'Eternel et Son souffle au désert,
La nuit calme posée sur la rive lointaine,
Les Mages prosternés, le ciel enfin ouvert.




Ecrit par Ombrefeuille
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