Etude singulière

J’ai besoin de songer pour construire ma pensée.

J’ai besoin de peser en profondeur les apparences. L’élan de mon esprit fécondera les circonstances et la vie jaillira. La livrée du martin-pêcheur face à l’eau noire, destin et ses limites impénétrables, reste la même devant une mer rouge, mais l’œil est plus attentif. Il s’agit là d’apprivoiser ses émotions. La blanche évaporée délestée de son sel s’élèvera ensuite.

J’ai besoin de songer pour enrichir mon patrimoine.

J’y appose le sceaux de mon prédécesseur et j’espère partager le fruit du frêne à manne avec mes pairs. La hampe de la lance soutiendra ma constance et la pointe acérée. Je remonte le long du fil. Je lève comme le pain repose avant cuisson. Le plomb, le tout premier rocher, dort lui aussi, me retient de l’errance, m’attache dans le cercle. Son ancre embrasse la terre.

Je pourrai cependant quelquefois tendre l’arc en direction du centre, une poussière de ciel à peine visible dans ma main. Voici, elle a la particularité de n’être qu’une offrande, me protégeant ainsi d’un orgueil indécent.

Je ne suis qu’un homme.




Ecrit par Prunelles
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