Le faune

Le torrent doré d’aube est miel dans la contrée
Le soleil soulignant de ses flux poussiéreux
Un pays de lavande où brûle un feu de forêt
Qui fait exploser la lumière en l’or des cieux

Je suis le faune ami des nymphes des rivières
Être de fuite, amant des vouivres voraces
Pourvu que je puisse courir sans étrivières
Je dispense l’amour qui est don de ma race

Le profil des fleuves dont s’écoulent les eaux
(Ici un mien ami marmonnerait « Tu mens ! »)
Suivi avec bonheur me vaut des frissons d’os
Quand d’une nymphe émue le nu paraît crûment

Mais j’ai déjà jasé tant de mes fois pour elles
(Là, j’aborde un séjour de lieux exquis et quiets)
Que je dois taire avec ma bouche en escarcelle
Les détails les plus doux dont je suis indiscret

Et que dirais-je encore aux grappes de myrtilles
Pour quoi je remercie les dieux des dons qu’ils firent
Les fruits des bois sereins sont appréciés des filles
Leurs yeux scintillent de feux, pupilles saphirs

Tout faune en sait l’effet, il fait l’effroi des feuilles
Embaumées des vents frais charriant son odeur fauve
Le pays s’en émeut, lors plus rien je ne cueille
Que poudre d’escampette, ha ha ! Brave homme mauve !...

Tu ne m’auras jamais !




Ecrit par Jacou
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