Triste planète

Rien n’est parfait ici, à peine sur la terre
le temps de vivre un peu, déjà on vous enterre,
on voudrait être né dans un monde idyllique
sans pleurs et sans misère, sans faim ni pauvreté,
un monde de partage, de joie, d’égalité,
mais la nature humaine est souvent implacable,
plus que celui des autres elle œuvre pour son bien,
tel est l’instinct primaire qui nous vient de si loin.
L’homme est un loup pour l’homme, et qu’on le veuille ou non
l’autre n’est pas un frère, juste un parent lointain
dans le meilleur des cas, je vous laisse juger
que ce qui n’est pas MOI m’est souvent étranger,
parfois, dans un temps mort, nous vient quelque remords,
on se fait des reproches, on se dit qu’on a tort
mais la bonne conscience prend vite le relais.
Si ce monde est pourri, c’est pas moi qui l’ai fait,
ni moi ni aucun autre ne pourrons le changer,
le pauvre crèvera, le riche l’oubliera,
le faible sur le fort toujours s’effacera :
tel est donc ici-bas la loi vraie du talion,
les petits sur les grands n’auront jamais raison,
l’argent est devenu la vertu principale
plus que la mort d’un homme, il mène au tribunal,
quatre à cinq ans pour viol mais on vous met perpète
pour quelques faux billets ou monnaie contrefaite.
J’ai ouï dire un jour qu’on appelait « justice »
ce théâtre où se noue et sur quelques indices
le destin du coupable comme de l’innocent,
à quoi peut se jouer la décisions finale
sinon sur le talent d’un avocat génial ?
Si tu n’as pas d’argent, assure ta défense
et si tu es condamné, ne crie pas ta vengeance,
c’est que tu le mérites, et dans quelques semaines,
si tu te conduis bien, on remettra ta peine.
Si tu es, de surcroît, un grand récidiviste
on te libérera sans doute un peu plus vite.
Quand la haine s’installe, rien ne peut la chasser,
elle balaie avec elle tous les bons sentiments,
bien plus que la tendresse, bien plus que la passion,
plus que le grand amour qui contient ses limites
(un jour on se rencontre, un autre l’on se quitte)
la haine, plus tenace, a toujours de beaux restes.
Je tiens l’indifférence, ce mal qui vaut la peste
pour la santé du monde, la pire épidémie,
au temps où les nouvelles, comme les tsunamis
vont à grande vitesse, au siècle de la comm’
où chaque citoyen connaît tout sur les Hommes,
où les images fusent par mille satellites,
enjambent les frontières, dans nos foyers s’invitent
il est urgent qu’ensemble on rende à la planète
le bleu de sa couleur, et la joie de ses fêtes !




Ecrit par Ma douce
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