Quand la flamme vacille...

Les jours s'étirent en ribambelle
Du collier de perles d'enfant
A la mala les grains se vident
Au rythme des pensées bannies

La brume a saisi les toitures
Et les noie d'un blanc sidérant
Je vis en docile automate
Masque affairé, verbe plaqué

Qu'ai-je à dire encore à mon fils
Débordant de faire et sentir
Le goût d'un destin à écrire
L'oiseau bientôt fuira l'hiver

Indifférents à mon ennui
Les jours défient l'éternité
Mais je n'ai plus envie de jouer
Et les accueille en hôte absent

Je suis le blasé déprimé
L'incroyant jouisseur hébété
L'éveillé à la gueul' de bois
L'importun à la coupe pleine

Je me tais face à l'innocent
Gazouillis de l'instant présent
Et l'inspiration d'un air pur
Aiguise encore mon armure

Âme hésitante je chancèle
Cierge implorant parmi tant d'autres
Chaque expire m'est un poison
Un crachat d'amère dérision

Au creux d'une saison qui fige
Mon bois vif et lascif se fend
Que revienne la chandeleur
Pour oublier que tout s'éteint

En attendant devant l'autel
Je confesse mon lendemain
Hiver où j'entre à reculons
Nourri des récoltes d'hier




Ecrit par Candlemas
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