Chagrin

Un chemin qui se courbe et disparait toujours, traitre qui déserte;
Donner sans jamais demander; passer sans jamais s'arrêter , blessure;
L'eau s'écoule de la brêche qui se creuse dans le flanc, coups sur coups;
Lente descente qui se laisse séduire par la défaite, triste joute.

Ecorchure qui étreint chacune des passions qui s'en meure alors;
Tourbillon qui fait tourner chaque page un peu plus vite, vieux temps;
Qui des rides, qui du chagrin, qui de l'abandon, qui de la solitude;
Détruit ce que chaque secondes tente misérablement de raccorder, unir.

Aigri par ce qui inlassablement s'entortille en un noeud coulant;
Chutte aussi profonde que ne le sera ton regard qui cherche désespérement,
Aveugle dans un océan de tristesse qui s'assombrit tout au fond, infinie;
Chant qui ne résonne pour personne , qui se fige en un éternel sourire.

Silhouette balayée par le long songe d'une quiétude meurtrie;
La courbe ne cesse de s'intensifiée au son crisant des soupirs;
Fourchette sur tableau noir, que cri la souffrance d'un pas égaré;
Perdu dans un océan de noir qui l'etouffe, l'écarte, réduit sa force.

Capitulation qui craque lorsque s'abat l'arme de cruelle vérité;
Quand l'esprit cherche en vain ce qui ne cesse de l'abandonner;
Triste détachement qui blesse et protège ce qui ne peut s'arrêter;
Espoir qui ne fait vivre qu'un lambeau de conscience qui souhaite se noyer.

Misère qui s'étale sur un tableau qui déjà se déchire;
Petite plume qui se laisse mener vers ce qu'elle ne veux pas;
Blanche à jamais dans son éternel silence destructeur;
Protection qui parsème les débris de souffrance; solitude.

Pour que ce qui a été perdu ne le soit plus jamais;
Pour que ce qui s'est arrêté ne puisse plus jamais exister;
Pour que ce qui reste s'éteigne dans un soupir apaisé;
Pour que ce qui blesse disparaisse à jamais; éternel sacrifice.




Ecrit par Agathe
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