Brocéliande

Brocéliande




J’ai vu la sylve à l’envie, et le vent
M’avait soufflé mes plus beaux vers,
Quand je m’allais les écrivant,
Grave, et rimant à tort et à travers !

La guerre invisible menée
Contre les mots, pour les émotions vraies,
S’était soldée, en une seule année,
Torse Eurydice, ivres ivraies,

Par une muse atroce et des sons faux ;
Et je retournais aux forêts
Y chercher de lustrales eaux
Pour m’affranchir enfin de tous ces rets…

A l’orée où sifflaient des affres,
Comme je m’arrêtais cueillir des mûres,
Je vis ces yeux brillant du bleu des safres,
Et partout fusaient des murmures !

Depuis, je fuis ma propre inspiration, 
Mon imaginaire aux talons !
Mes dits suivront comme des taons ;
Tout mon sang bu par leur aspiration !






Ecrit par Salus
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