Fantôme de moi-même


             
Un jour, allongé de tout mon poids,
Sur la roche rude, je n'aurai d'idées poétiques,
Que celles , rebondissant sur le gravier .
Elles correspondront à mon champ de vision,
Rétréci,
Et mon corps me sera un poids..

Incapable de me relever,
Les chiens me flaireront,
Ils ont la pensée vierge,
Et ignorent les livres ,
Sauf à les rapporter à leur maître,
Comment ils le font avec les pantoufles.

J'aurais pu te confier mes secrets,
Partager encore des images,
Elles, qui se cristallisent,
En confidences et écriture,
… J'aurais été redressé sur un banc,
Encore mouillé de ses embruns marins.

Traînant encore mes vers,
Balbutiant ma langue morte,
Habitant encore, despotique,
Ma bouche, ma blessure ouverte,
--- Pour enrober de détails inutiles,
Mon corps mourant.

Il n'y a plus de secret,
Et tu peux rire de moi,
La conversation est finie,
Le dernier chapitre s'est clos,
Je ne suis qu'un vagabond,
Allongé sur le rocher.

Sous un manteau gris et froissé,
A  sentir le froid me saisir....,
Les mots m'ont abandonné ;
Et j'entends tes pas crisser sur le gravier,
Puis diminuer, ….. - tu t'en es allé.

Je peux fermer les yeux.


le titre original est "mots en partance, aussi"

Ecrit par Rechab
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