J'aime pas le blanc

J’étais arbre, puis fleur et me voici légume.
Le temps passe… et je compte les gouttes.
Guérir ou mourir? En moi s’installe un doute.
Ma chambre est blanche et je ne peux pas bouger.
Prison pâle, où les barreaux de ma cellule font le tour de mon lit.
Je suis innocent, je le jure! Mais c’est la maladie qui m’a condamné.
Et elle m’a enfermé dans un cube statique, silencieux, aux odeurs d’éther. Tout seul!
Je n’ai rien à voir entre ces murs sans fenêtre, blancs comme des yeux d'aveugles.
Dans cet hôpital Tout m’agresse tout est carré, règlement, angles saillants, pointes d’aiguilles.
Seule rondeur apaisante, mon infirmière et ses courbes de filles.
Elle remporte en s’en allant: mouvement, parole, parfum et vie.
La seule chose qui me reste d’elle, c’est un extrait de film sous mes paupières closes.
A présent je suis en haut et je peux témoigner.
Aimez le rouge, aimez le bleu, aimez le vert, aimez le rose.
Tant qu’il est temps d’aimer ici,
aimez toutes les couleurs réunies.
Mais le blanc est la couleur d’une vie artificielle.
Et quand s’éteint la vie,
le blanc est la couleur de la mort éternelle.




Ecrit par Hugo98
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