Familia Sagrada
LES PARENTS
Tellement longtemps que je vis en votre présence
Qu’imaginer ne plus vous voir me fait violence
Les meilleurs souvenirs emplissent ma mémoire
Mais il y aura eu, cette bien triste histoire
Celle d’un fils malade, du fils aîné désiré
A qui l’on a retire, tout ce dont on peut rêver
Une jeunesse insouciante, une santé insolente
Le métamorphosant en une ombre décadente
Papa, à la barre du bateau de notre vie
Maman bordant les voiles de sa petite famille
Nous étions quatre frères, et pensions que le bonheur
Nous accompagnerait, comme l’unique vraie valeur
Il fallut ce triste jour, après l’hôpital
Pour enfin connaître le diagnostic de ce mal
Maladie qui bouleversera notre famille
Nous laissant sur son passage, des séquelles à vie
Père tenait le cap, sous sa fragile carapace
S’usant tel un forcené protégeant sa place
Ne pas s’écrouler dans les affres du malheur
Même si le corps et l’âme sont perclus de douleurs
Ma mère tête baissée, nous entourait d’amour
donnait a tous le change, l’esprit et le coeur lourd
Toujours très disponible pour chacun d’entre nous
Mais dévastée par un puissant torrent de boue
Il restait une famille unie, en quête d’espoir
S’agrippant avec rage, telle l’araignée du soir,
Pour défendre sa progéniture des prédateurs
Elle tisse sa toile et se bat avec ardeur
Nous cherchions la paix, mais nous trouvions le malheur
La vérité c’est qu’il ne restait que l’aigreur
Quelle route fallait il suivre pour s’en éloigner
Quand tout ramenait, à cette triste réalité
Pourtant de belles images, et autant d’émotions
Jalonnaient notre enfance, en quête de sensations
Fallait bien grandir si l’on voulait s’en sortir
Et faire illusion pour éviter de mourir
Parents rassurez vous, nous n’oublierons jamais
Votre dévouement sans fin, inutile désormais
Vous nous avez transmis un océan d’amour
Il nous a permis de survivre chaque jour
Ecrit par Lerin
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