Ballade des saisons de l'homme

Il naît un jour quand le printemps l’appelle,
Quand le soleil lui fait ouvrir les yeux
Et le voilà dans une aube nouvelle
Au ciel riant vers des jours bienheureux ;
Avril et mai vont démarrer leurs feux
Avec des mois tout plein de féerie,
Quand il fait beau pour le monde rie ;
Le temps qui court n’a pas mis ses poisons,
Sa fausse joie et sa forfanterie ;
Regardez l’homme à travers les saisons.

L’azur brûlant, ses rayons à la pelle,
Font l’existence et les ans hasardeux ;
L’été si chaud souvent nous ensorcelle
Et nous rend fous dans d’étranges enjeux ;
Voilà la vie et ses chemins nombreux ;
Le temps s’en va, loin de la flânerie,
Et le meilleur, le charme lui sourie ;
Août et juillet donnent leurs floraisons ;
Avec passion et sans flagornerie,
Regardez l’homme à travers les saisons.

L’automne triste et le bleu qui chancelle
Montrent leurs nez dessus les sols bourbeux ;
Un vent humide et la pluie pêle-mêle
Font une fête un peu dans tous les lieux ;
Alors chaque être entend tous ses aïeux
Le rappeler vers cette confrérie
Où va mourir une vieille écurie,
De ces humains privés de leur raisons ;
Dans mille éclats ou la route pourrie,
Regardez l’homme à travers les saisons.

Princes joyeux, aux jours en féerie,
Le cœur parfois tout en tracasserie,
En mots très durs ou tout de raillerie,
Voyez ces gens, bâtissant leurs maisons
Ou cultivant simplement leur prairie ;
Dans le malheur ou bien l’espièglerie,
Regardez l’homme à travers les saisons.






Ecrit par Lastours
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