A l'abri des haies


A l’âge d’or de l’inconscience,
Le printemps brodé dans les yeux,
Je prêtais des serments immenses
Aux bois secrets et au ciel bleu.

Sans grand savoir mais sans soucis,
De jeux fougueux un brin mutin,
Je courais débordant de vie
Sur le trottoir des lendemains.

Mais ce qui sentait la tendresse,
Du baume le plus enivrant,
Gît désormais dans la caresse
D’un vent qui souffle faiblement

Car sous des arbres aux torses noirs
Va désormais mon existence
Égarée souvent dans des soirs
Où déconcertée elle pense :

Bien sûr Avril reste radieux,
Et l’été revient toujours blond,
Il semble errer comme un adieu
Pourtant déjà sur les bourgeons.

Les heures ont pris la turbulence
Du vent au faite de mes jours
Et comme folles elles avancent
Au son d’un funeste tambour.

Revivre la douce insouciance…
Ranimer mon Dieu cette aurore
A l’abri des haies de l’enfance,
Et d’un temps sans passé encore !






Ecrit par Fregat
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