La tristesse

Comme un lac en une journée pluvieuse où tout se perd dans un brouillard grisâtre. Sans contours, sans fin. Profonde.

Insaisissablement profonde. Inimaginable, à cet instant, qu’elle disparaisse car c’est la tristesse pour un amour perdu qui ne devait pas être perdu, mais vécu de plein cœur.

Un amour qu’on appréciait tant pour sa magie, son énorme énergie. Un magnétisme irrésistible entre nous, un couple si improbable. La synchronicité et complicité de deux qui se sentaient les deux moitiés d’une seule âme.

Un amour qui nous donnait des ailes pour imaginer l’inimaginable : une vie à deux, une vie pour nous. Toi et moi.

C’est la tristesse de voir mourir cet amour que l’on pensait vivre à la fin de nos jours. La tristesse de le voir se heurter aux chocs vécus, à la peur qui te prenait suite à ta rencontre avec la mort. Le désespoir de comprendre que je ne suis pas pour toi que je pensais être. Les ailes coupées, on laisse cet amour, auparavant si immense, fondre lentement dans le silence et la distance.

Le brouillard de la tristesse se lèvera un jour, certes. Il y aura des rayons de soleil, des sourires, le bonheur d’une nouvelle légèreté et complicité sentie. Une autre main à tenir.
Il restera, hélas, peut-être pour toujours, un nuage de regret au fond du cœur. Le regret de ne pas avoir osé.

Je pleure la mort de cet amour qui fut étranglé. Je pleure sa mort peut-être plus que j’aurais pleuré la tienne, un jour quand tu m’aurais quitté. La tristesse, le vide de te voir partir un jour aurait été immense, la solitude de rester sans toi insaisissable. Mais si j’avais pu être à tes côtés jusqu’à la fin de tes jours, j’aurais su, tout à la fin, que j’ai pu vivre avec toi un cadeau divin, un feu d’artifice, de joie, un fleuve de profond bonheur qu’était notre amour avant que la peur ne gagne.



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Ecrit par Maeva
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