Dresser le tableau

Dresser le tableau



Passer le chemin des sans abris
Se dire après tout
que la vie s'égaille et se gagne
Inventer quelques salons de secours
quand le ciel est en feu
Coudre avec le vent
l'attente
et le retour des abeilles

Inventer la suite
et s'y calquer
Je sais que l'eau s'évapore après l'orage

Aller dans les allées du peintre
et se noyer dans les natures mortes
Incendier
ce qui n'est pas dit
Porter le deuil
et séjourner dans un coffre à jouets

Semer le doute
et le quantifier
Je sais que la mer hésite
et pourtant
se déchaîne après l'aveu
J'ai pardonné
les mots qui n'avaient plus de sources
et falsifié
l'or et le fer des pensées

Peser le pour
et la seconde

Écarter
les rideaux que le soleil a fané

Piquer dans les poches
et vivre avec ses proches
Ils sont la monnaie du sable
et croient que la mort
est une invention des vagues
Authentifier
l'odorat des souvenirs
Inventer la couleur du choix
quand le jour est invisible

Appeler
ceux qui n'ont pas su parler
quand j'écoutais
les battements de cœur
Occuper l'air
Je sais que l'horizon n'est qu’apparence
et l’achèvement des corps

Imaginer l'océan
sans fond
qui serait la volte face
et l'étendard de mes désirs
Alimenter
l'été
sans jamais quitter la nuit du regard
Escalader
les plaines millénaires
Effacer les collines et trouver l'envie d'écrire un sommet




Ecrit par Dynamot
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