Un orage d'été

Que c’est beau la beauté ! Je viens de voir l’orage
A l’infini du rêve ouvrir l’immensité,
Je l’ai vu dans mon âme enivrée et sauvage
Moutonner ses nuées dans leur diversité.

Que j’aime la beauté, j’ai vu la nue mouvante
M’apporter âprement son grand cri révolté
Je l’ai vue amusée et d’autant plus vivante
Qu’elle teintait le ciel d’un noir ensanglanté.

Que j’aime la beauté, la pourpre des nuages
Qui s’étale en un air de douces gravités,
Ce monde de vapeurs aux troublantes images
Qui lance des éclairs aux horizons ouatés.

J’aime cette beauté aux larmes déversées
Qui étourdit mon corps de sa félicité
Et embellit mon cou de perles délacées
Fait d’un métal brillant au charme velouté.

J’aime les grains d’argent des brumeuses fumées,
Toges aux plis balancées emplies de voluptés,
Semant une fraicheur où filtrent les buées
Qui pénètrent mon cœur et mon âme agités.

J’aime les gouttes d’eau trempant ma chevelure,
Ces étoiles de pluie qui diaprent l’été
Guérissent tous les maux et toutes les brûlures
Comme un nouvel amour soigne un cœur déserté.

Beauté irradiant en mon sein de poète,
Parmi tous les joyaux de ce monde enchanté
C’est quand le firmament s’épanche sur ma tête
Que je ressens alors que c’est beau la beauté !




Ecrit par Respect
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