Trompeuses saisons

Dehors brillaient les yeux riants du paysage
Les bourgeons éclataient en dense floraison
Les rires et les joies présageaient du mirage
D’un été lumineux dans un clair horizon.

Dehors c’était l’auguste ovation de la vie
Comme un soir de printemps augure des amours
Reverdissant les cœurs et diffusant l’envie
D’étreintes exaltées dans des bras de velours.

Dedans c’était l’automne au funeste présage
Tu respirais la pluie assoupie dans ton cœur
Une lointaine ondée agitait ton visage
Toi qui de la rosée empruntait la pâleur.

Tu étais là couchée comme une feuille morte,
Tu étais là malade au milieu des draps blancs
Un vol de vautours noirs s’agitait à ta porte
La douleur t’enfiévrait de ses flambeaux brûlants.

Tu souriais à l’oiseau qui rongeait ta poitrine,
Ce sombre oiseau de mort qui rehaussait de noir
Le beau couchant cruel de ta chair ivoirine,
Moi je fermais les yeux afin de ne pas voir.

Quel est donc l’île heureuse où te portaient tes rêves ?
Est-ce là où souvent nos songes incertains
Transportés sur les mers et posés sur les grèves
Convergeaient tendrement vers des pays lointains ?

Je veux me souvenir du visage de celle
Qui régna sur mon cœur d’un amour expansé
Et qui souriait jadis dans une ombre irréelle
Aux souvenirs charmants et frêles du passé


Ce poème a obtenu le prix Calame. 1er prix de poésie de la ville de Rocquencourt dans les Yvelines.


Ecrit par Respect
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