Noyade d'Amour



Ce fond de nuit blanche et blessante au goût âpre du trop de tabac, figé dans l'angoisse d'une fenêtre donnant sur l'incertitude débat à l'odeur de trahison.
L'autre n'est pas rentré, son parfum d’absence pèse de toute sa funeste décision comme un sac sur le ventre, lourd de reproches à venir, une presque haine diffuse un venin qui au cœur se distille.
Sait-on, ô oui, sait-on que l'autre s’est vautré en ailleurs bonheur, dans une couche plus fiévreuse aux essences de projets désirés et solides.
Immortels édifices portés d'un amour décidé. L’abandon dérisoire, la traîtrise de l’être aimé est plus maligne, plus condamnable que l’acte lui-même.
Cette forteresse que l’on savait imprenable, ni par la vie, ni par le temps, ou seule la mort avait passage, se rend sans combats et sans forces aux désirs capricieux de l’existence.
Comme une sentence attendue, l’amour devient bourreau et condamne sans appel. Vient chercher sa part de déjà passé, prend ses biens qui encore dans l’heure étaient notre. Dépièce l’unique en sacrilège païen, marchande les souvenirs comme autant d’émotions monnayables, comme un petit profit désuet au cœur de l’autre resté prisonnier dans la tourmente de cette amour désarticulé.
Se battre, entre orgueil et humiliation, s’emporter ou se répandre, de ce combat rien ne peut rester qu’une amertume, qu’un instant figé dans l’éternité d’une vie.
De cet amour magistral ne restera qu’une relation… banale, une ombre de souvenirs sans couleurs.
L’amour s’est noyé dans son lac de secondes, de minutes entremêlées rendues en chapelets de nouveaux espoirs.


Noh-cip


ce texte est une prose, une larme d'amour, une traîtrise, une déchirure humaine.

Ecrit par Noh-cip
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