Les Chants de la Ville

Le sujet était : les chants de ville

Prose rimée


Que devient le chant de la ville


Curieux personnage en arrêt meditait
Pour lui-même assez fort comme pour me parler,
Pétrissant chaque mot le regard vide levé
Liberait une à une en perles ses regrets :

" Nous n'irons plus dans les près
Scruter la nature de près,
" N'entendrons plus le criquet
Tous ivres de liberté.
" Nous n'irons plus dans les bois
Epier la biche aux abois
Ou le chant du rossignol
Ivres, fous de farandoles"

Les yeux rivés sur la petite église
Soupesant le clocher, la voix s'aiguise :

" A l'aurore encore endormie
L'angélus débordait de vie,
Résonnait l'écho à toutes volées
Carillonnait le temps derrière les volets.
Depuis la bible parcourue
La fièvre gravit dans les rues.
Les gens se croisent à se froisser
Pour rien, s'énervent à pas pressés.
Le charme est brusquement rompu
Depuis que la cigale s'est tue".

Sa voix nostalgique porte l'emblème
Des grands sillons tracés et qui s'étirent
A l'horizon du front où devient blême
Une parcelle ensemencée de souvenirs.

Sur la lancée, je le prends par la main.

" Venez à la conquête de refrains!
C'est vrai ce que vous dites, mais voyez
Dans la vie tout est très bien orchestré.
Les villes chahutent en couleurs savantes
Tout en vibrations dans l'éther qui chante ;
Plus d'agitation! la note silence
Renvoie l'écho d'une douce romance.
Bien des "armes" encore sont ensoleillées
Restent indélébiles et déshabillées.
Prêtant l'oreille au plus profond de soi,
Vous entendez bon nombre de voix
Un choeur tout entier parfois
Au comble du désarroi.

Voyez, là-bas, prône la cathédrale.
Lorsque l'orgue joue les grands répertoires
L'éclat de diamant devient cristal
- L'Äme tout en recueil ouvre l'offertoire -
Descend toute la gamme triomphale.
Au parvis, s'épuise l'Oeuvre Inachevée
Ou, sur grand tapis, la Marche Nuptiale.
Musique profane, musique sacrée
C'est près de l'escalier ; même sur cette place
- Le grand réceptacle de résonances -
Les oiseaux hilares prennent de l'audace,
Dansent face-à-face en toute innocence,
Miment le soleil en valse de feu,
Bousculent les couleurs, l'air filtrant est heureux.
Les vibrations et sonorités
S'échantillonnent en toute liberté,
C'est tout un orchestre en fil harmonique
Qui pose, compose en banc de musique.


Polymnie, ce 21 janvier 2016


Armes = mis pour bien des choses encore pour défendre la cause







Ecrit par Polymnie2
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