Faux départ

Fœtus rejetés loin des rivages maternels
On erre dans la ville de Babel,
Le sein qu'on suce n'a pas la saveur du miel
C'est l'amertume de Babel,
Néons blafards, des masques grimacent au hasard
Dans la sarabande de Babel,

Colonies d'un monde déglingué,
Colères de rêves ravaudés,
Etoiles percées d'un coup d'archer.

Comme des lemmings, on se précipite vers la mer
Au bord de nos hydres de fer
Mais des cimetières, il n'y en aura plus à faire
Assez de sable dans le désert,
On ne pourra donc pas se noyer, quelle galère !
De devoir rester en enfer,

Personne nous ne sommes
Personne on se nomme
Personne ne nous somme
D'être une personne.

On s'est quitté sans s'être jamais rencontré
Dans une gare de Babel,
On s'est aimé, on a échangé nos miroirs
Dans le sanctuaire de Babel,
On a compris qu'on devait vivre sans comprendre
C'est le paradoxe de Babel,

Colonies d'un monde déglingué,
Colères de rêves ravaudés,
Etoiles percées d'un coup d'archer.

Depuis longtemps, dans ce drôle de brouillard
On cherche des puits de lumière,
On cherche la chaleur dans les joies de la chair
Sur l'arête blanche des banquises,
Nous ne verrons pas la terre promise
On a oublié l'itinéraire.

Personne nous ne sommes
Personne on se nomme
Personne ne nous somme
D'être une personne.




Ecrit par Banniange
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