Sonates d'hiver

Rien n'est triste lorsque le bonheur nous sourit.
Pas même le ciel sombre qu'un hiver obscurcit.
C'est en soi que résonnent les sonates rondes
Qui entourent dans ses bras l'aurore féconde.
Plus vives qu'un printemps guilleret verdoyant,
Qu'un été de passion sauvage et brûlant.
Elles tourbillonnent en un sillage léger
Autour du coeur enchanté qu'un son familier
Souffle sur la brume laiteuse du matin
Glacé, au vent qui se nourrissait du chagrin.
A l'exaltation de l'âme suit le plaisir
Du feu léchant la chair empressée de désir;
Quand dehors le froid saisit l'écorce des arbres
Pleurant le dépouillement dévoré d'affres.
Le soir venu s'allument les foyers joyeux,
L'on devine le réconfort des bienheureux
Près de l'âtre accueillant les flammes charmeuses,
Où s'endort le chat sous des caresses amoureuses.
Dans un sanglot d'ivresse bercé de voluptés
Les amoureux de Février s'aiment enlacés,
Sous les chaudes plumes douces comme la soie,
Les sonates chantent l'espérance de joie.




Ecrit par Muse
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