Consternation à Nazareth (fantaisie pascale)

C’est la consternation à Nazareth !
Joseph, le vieux charpentier, vient d’annoncer aux habitants qu’il sera forcé de fermer son atelier quand il prendra sa retraite dans quelques semaines.
Son fils, à qui il avait appris le métier, a déclaré qu’il ne veut pas lui succéder. Le grand dadais se sent appelé par une plus haute vocation, loin de ce trou de province, et préfère tenter sa chance à Jérusalem, la capitale.

Les Nazaréens se demandent à qui s’adresser à l’avenir pour les travaux de menuiserie.
C’est que depuis l’occupation romaine, on a peu à peu abandonné le nomadisme sous les tentes ancestrales pour se sédentariser dans les cités grandissantes et profiter du confort à la mode des Césars : fontaines et thermes à demeure, une apothicairerie, un forum, une halle aux victuailles etc…. Les constructions précaires de jadis font place à de solides bâtisses avec poutres, portes, fenêtres et mobilier. L’artisanat du bois connait un essor sans précédent.

L’inquiétude est grande !
Le Père Joseph se veut rassurant :
«Ne vous en faites pas les gars. Le fiston m’a raconté ce qu’il compte faire là-bas. Ça me semble risqué. Allez, je parie grosso modo trois ans et on le verra revenir tout penaud pour reprendre le métier »

L’histoire ne dit pas ce qu’il est advenu de l’atelier du vieux Joseph. Quant au fils, on ne l’a jamais revu au pays.

Mais il paraît que d’irréductibles optimistes espèrent toujours son retour.
Souhaitons-leur de ne pas devoir attendre jusqu’à la fin des temps !

Joyeuses Pâques à tous, croyants ou non





Ecrit par Oxalys
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