Rondeurs d'automne

J’effleure les couleurs des fadeurs matinales
Ces langueurs enrobées dans les cimes automnales
Qui viennent à courber sous les torrents jaunies
Les contours engourdis des étés endormis

Ces vents dès l'aube venu revêtant leur doublure
Parcourant les sentiers et forêts de froidure
Délivrant les grands chênes de leur fière parure
En brisant le bois mort dans les moindres fêlures

L'oiseau a déjà fuit dans les contrées câlines
Son chant s'est réfugié dans les sous bois flétris
Laissant planer dans l'ombre quelques notes adoucis
Pour traverser les pluies de l'hiver qui chemine.

Le bruit sourd des échos franchissant la colline
Celle où Le soleil répandait les amours
Insouciants et frivoles, au rythme des tambours
Dans de fièvres culbutes aux rondeurs si félines.

Les rires des enfants persillés de dentelles
Ont regagné grincheux l'enclos des jouvenceaux
Délaissant l’euphorie se gorger de fardeaux
De sarments clapotant au chant des villanelles.

Buriné martelé veineux comme l'albâtre
L’aïeul flaire l'horloge du haut de son clocher
Marmonnant chaque pas dans l'asphalte laissé
Calfeutrant ses silences, dans les flammes de l'âtre

J'effleure les rondeurs des senteurs matinales
Les fraîcheurs insoumises qui au cœur de l'hiver
Se vautrent indécemment dans le miel des bois verts
Cavalcade incongrue des effluves australes.





Ecrit par Anabert
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