Moby Dick

Au cadran fatigué mon oeil est arrêté
Les dés ne roulent plus le souffle se retient
Les livres à l'abandon l'ordinateur éteint
Ma vie en mode pause aborde en liberté

Un rivage indolent sans houle ou branle-bas
C'est un havre discret où s'allonger tout nu
Abandonner l'armure à l'arène inconnue
Et plonger, lame offerte, oubliant tout combat

C'est ainsi qu'au giron d'une mer opaline
S'apaise le cuir brûlé de mon corps usé
Et mon coeur buissonnier, irradié, arrasé
Repousse avec vigueur, vigne-vierge câline

C'est un détour caché sous un pli paravent
Dont les baleines au coin d'un giron vide s'ouvrent
Profitant d'un regard égaré qui savoure
Le trot d'une aiguille guignant son poursuivant

Leur blanc laiteux inonde ma paupière ouverte
Qui se ferme tandis que mon souffle déroule
Un sommeil en paix doux comme une vie qui coule
Fruit de la vigne au coeur palpitant découverte




Ecrit par Candlemas
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