Raser mémé

Raser la Mémé

Ô vanité ! Ô néant ! Ô mortels ignorants de leurs destinées
Considérez, Messieurs, ces grandes puissances que nous regardons de si bas
Madame brûle, madame se brûle, Madame est brûlée
En oraison et en raccourcis empruntés à Bossuet
Je fais le deuil d’une dame de pierres séculaires
Dont la charpente sèche éclaira les cieux de Paris

Symbole d’une nation, symbole de la déraison
Les pieds dans le fleuve elle se dresse en rebelle
Osant ainsi défier Dieu et même le ciel.

Les princes et les peuples gémissaient en vain
Positions convenues devant la caméra impromptue
Le petit Roi se rêvant architecte en cinq ans
Quand un Maurice Sully rêvait d’elle pour mille ans

Ô vanité ! Ô néant ! Ô pauvre de moi je pleure ma gravure
De couillon d’enfant, profanant ses murs
En y marquant mon nom sur ses acrotères durs
Raser la mémé ne serai pas gageure

Loïc ROUSSELOT




Ecrit par Rousselot
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