Cascades ternaire

Au petit matin, je sors vers le pré,
tu es là déjà, suspendant nos draps qui se déplissent,
et les rides de la nuit, quand hier encore
s'échangeaient nos rires et nos jeux...

Comme vent dans les voiles,
ces tissus se gonflent au vent d'autan,
puis se déroulent en cascade
comme tes bras qui se dénouent...

Et c'est au détour de ton visage,
ta chevelure blonde et longue
qui ondule et se déroule
en une danse matinale...

Au bout du pré, j'entends
comme un clapotis et je m'avance
vers ces notes cristallines
telles gouttes de rosée...

Elles m'inspirent et je m'élance
à leur poursuite, au bout du pré,
mais leur son s'épaissit
et c'est un grondement qui m'aspire...

Vers une muraille de rochers
qui crache une vague d'ondées,
qui s'élance en chute vertigineuse,
et rebondit dans la vallée...

Je m'en rapproche et je reçois
tout un vacarme assourdissant,
qui projette sur ma face offerte
des flots d'écume...

Au bout du pré, en ses confins,
c'est la cascade vive qui s'esclaffe et rage
en un péan guerrier rebondissant,
et mes herbes folles s'agenouillent...

Elles m'unissent au vent du large
qui fait gonfler mes linges
et courber mes folles graminées
en une danse effarouchée...

Au feu de tous mes sens exacerbés
je revis toute la folle nuit passée
où s'esclaffaient nos rires
en cascade déchaînée...




Ecrit par Arnoustal
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