Saint goupillon.

Dans la petite chapelle du Père supérieur,
Agenouillé sur un prie Dieu, se trouve un enfant.
Devant lui, un autel de style baroque flamboyant.
Trois grands cierges allumés offrent belles lueurs.

Ils donnent à la pièce une fine ambiance ambrée.
Les ombres tremblantes des cierges se dessinent au plafond.
Un homme, en soutane noire, est aux côtés du garçon.
Machinalement, sa main lui caresse sa chevelure bouclée.

Les traits marqués par son maigre visage
Sont amplifiés par la faible lueur des torchères.
Un fort tic nerveux anime ses paupières.
Sur son front, des gouttes de sueur s’y propagent.

Le saint homme fixe un crucifix du regard.
Ses yeux blancs, vitreux semblent hagards.
Vers l’objet pieux, tremblant, il tend une main,
Tandis que la seconde descend vers le cul du gamin.

L’homme de foi, s’engage en un monologue :
Oh ! Seigneur !
« Aie pitié de ton humble serviteur...
À mes côtés, je te présente une brebis égarée
Que l’insouciance de la jeunesse a fourvoyé.

Je me dois de guider en tes pas, ce pauvre pêcheur. »
Il est perdu, miséreux, il est seul, il a peur.
Agité par des soubresauts convulsifs, il poursuit plus fort :
« Par la sainte Trinité, aide-moi, conseille-moi, soit réconfort.
Donne-moi, oh ! Mon Dieu, la force et ta bénédiction.
Que ce frêle anus soit le fruit de ma rédemption

La fraîcheur de ce corps perturbe mon émoi.
Que mon membre soit le goupillon de ma punition ! »

Ah ! Les voix du seigneur sont impénétrables !
Quand celles des enfants sont tellement plus tendres.
*Je ne suis qu’un pauvre misérable !
Je ne suis qu’un bon à pendre !
Finit-il par hurler en expectorant, par spasmes, sa semence
Sur le visage de l’innocence

ROUSSELOT




Ecrit par Rousselot
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