Visions



Du vert à profusion inonde les collines
Que Michel-Ange vit et Carrache admira.
Aimez ce vent léger et ce jour qui décline,
Que nous avons connus, murmurent-ils tout bas.

Car c’est la vie sans fin, c’est un peu de sublime,
Que l’artiste imite mais que le Ciel créa.
Humains, que votre esprit fut triste et qu’il erra
Au lieu de contempler et le val et les cimes.

Mais il est d’autres lieux où un vent plus sauvage
glace les pierres nues de maisons dévastées
Que de pauvres humains en hameaux désertés
Fuient comme ces cités que la peste ravage.

Et voici des églises aux façades lépreuses
N’offrant de protection qu’à des Christs décharnés
Entourés de douleur par des femmes pleureuses
Que la rumeur terrible a si vite alarmées.

C’est la mort à présent que des faces livides
Regardent résignées, et le ciel obscurci
Où l’orage a grondé et où l’éclair a lui
Déverse sa fureur sur des espaces vides.

Mais que sont ces visions, ces songes effrayants ?
La vie ne connaît pas ces noirceurs de l’abîme,
Elle est multiple et joue, elle court et chemine
Et son cor joue des airs aux accents triomphants.



Poème inspiré par les paysages des Abbruzzes (Italie)

Ecrit par Bussy
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net