Ballade de la nature assoiffée

Le sol a pris son air rebelle
Et l’eau demande des renforts ;
Un ruisseau bien maigre ruisselle
Déployant de pauvres efforts ;
Les plantes ont de bien tristes sorts,
La verdure semble étouffée ;
Cherchant de tristes réconforts,
Voyez la nature assoiffée.

Les cours d’eau se sont fait la belle,
Laissant la place aux rochers morts,
Loin de la mer qui les appelle
Avec ses vagues, avec ses ports ;
Sur les monts et les contreforts,
Chaque plante est bien trop chauffée ;
Cherchant l’orage et ses renforts,
Voyez la nature assoiffée.

La moiteur se fait rituelle
Et fabrique de tristes sorts
Avec sa mainmise annuelle,
Donnant aux autres tous les torts ;
Les bêtes dans mille inconforts
Recherchent en vain quelque fée
Et vous, les êtres sans ressorts,
Voyez la nature assoiffée.

Princes, tout à vos coffres-forts,
La tête souvent échauffée,
Délaissant un peu vos transports,
Voyez la nature assoiffée.




Ecrit par Lastours
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