Péremption connue


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Un peu d’indulgence ! Ne me dites pas
que je ne suis qu’un vieux poète ridicule
qui plane dans les hauteurs ouraniennes
d’un passé déjà périmé dans son enfance
.
Je le sais : tous mes rêves se teintent de vert
et mes matins d’or et de bleu turquoise
Et j’aime voir tourner l’ombre du coq
à la pointe de l’église au gré des brises
.
C’est vrai que j’ai la nostalgie des petites
pommes à cidre sûres qu’on croquait enfants
quand même les grands nous prédisaient
qu’on aurait – sauf votre respect, ô lecteur -
.
« la chiasse » - or ce n’est jamais arrivé ! -
Je regrette le février fleuri de l’amandier
et l’envol ocre-rose des mignonnes tourterelles
parmi les champs moissonnés des fins d’été
.
Je regrette les grands lavoirs d’eau luisante
ombrés par de géants pins parasols antiques
Le parfum des roses-pompons qui bussonnaient
librement alentour d’une statue de la Vierge
.
tout au fond de l’allée des buis noirs de soleil
Je revois mon père qui discutait en souriant
de la région avec l’oncle Jean géomètre-expert
tandis que ma mère feignait de s’y intéresser
.
et que dans les moments de silence imposé
par le pastis, on entendait outre le mur jaser
le ruisseau qui jadis faisait tourner la roue
de bois moussu du moulin désormais inutile





Ecrit par Lasource
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