Balade en tes yeux

Dans la ruelle bleutée de tes yeux,
Où je me glissai un soir de voyage,
S’alanguissaient les insondables feux
De lanternes scellées en ses rivages.

L’aventure sur ses pavés dorés
Débuta simplement en sa lisière,
Sur tes cils où lascive s’attardait
D’un été, la déclinante lumière.

Et j’entrai, curieux de tant de mystère…
Quel était ce rêve, cette illusion ?
Sous tes fenêtres, les réverbères
M’assaillaient d’étourdissantes questions.

Timides, les flammes d’or des bougies
Fuyaient leur étroite prison de verre
Et, rampant aux façades assombries,
Glissaient là-haut à la cime des pierres.

Dans ce tamis de lumière, aubaine !
A peine voilé soudain j’aperçus,
En ombre chinoise, sous tes persiennes,
Le galbe unique de ton âme nue.

Ces vastes chemins des jours sans abri…
Ces soleils de braise… Ces froids hivers…
Tout prit sens du marasme de ma vie,
A ce moment précis, en cet éclair :

Il les fallait, pour goûter la balade,
Ces errances, en terrain rocailleux,
Puisqu’elles m’ont mené jusqu’en ces cascades
Fraîches et légères, aux versants de tes yeux.




Ecrit par Fregat
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