La vraie poésie

La Vraie Poésie se reconnait au premier mot :
Cet éclat, coup de tonnerre !
Qui te saute à la gorge, qui traverse tes os,
Faisant trembler, à l’instant,
La Terre !

Qui fait taire ! … Silence…
Qui fait fuir les chatons miaulant aux grelots
Les rats perfides terrant leur museau
Un instant illuminant…
La misère !

La Vraie Poésie n’a pas peur de Mourir
La seule qui lève vers la Tonnerre l’épée
La seule qui veut Vivre dans sa chair et sentir
Le flux de la Vie,
La Vraie !

La Vraie Poésie n’a pas peur de l’Idée !
La cruelle Vérité ne la fait pas s’enfuir
Elle lui fait lever même blessée
L’épée
Même vaincue, lui accorde, son pardon,
Son sourire !

La Vraie Poésie on la reconnait à ce sabre
Brisé, qu’elle lève, incessante et
L’enfonce dans le marbre
De son Âme, qu’elle n’arrête de bâtir…
Cette épée
Qui attire la foudre !
Dans le cœur d’un enfant transformé
En menhir !

La Vraie Poésie on la reconnait mieux à son rire
Bienveillant,
Incrusté dans une Larme éternelle…
Elle arrive soudain, quand tu voudrais t’endormir
Et t’amène dans son monde,
Rebelle !

La Vraie Poésie saute dans les flots
Des vagues déchaînées, enragées
D’une tempête
Qui fait fuir dans la cale les plus braves matelots
Pour sauver !
Le reflet d’une étoile dans l’eau…
Même au prix de la vie
Du poète…


C’est seulement quand Elle veut s’écrire dans des mots
Que le Temps, au repos,
S’arrête…
C’est instant infini, où Elle naît,
Vit en Toi !
Et jaillis d’un volcan bouillonnant à tout va
Autour
De l’insouciante Planète …

La Vraie Poésie c’est l’essence de la Vie
Le premier poème, la première prophétie
La Vraie Poésie c’est l’ultime Foi !
D’un Dieu-enfant, bienveillant petit Roi
Qui sincère habite le Poète

Le faisant écrire, ces vers, parfois
Le soir, avant la Tempête…
Éternelle Tempête !... (qui fait fuir les chats…)
A chaque éclair
Quand elle lève, elle lève sa voix :
Cette Larme-épée…
Qui la blesse, qui est là,
Pour défendre le Monde qui dort
Dans ses bras…

Pourtant
La Vraie Poésie ce n’est pas un Héros !
Invisible présence, discrète
Elle prend le bus, même… le métro
Et couvre les pas…de la douceur de ses mots
Le cœur et le corps inconnu
Du Poète…

La Vraie Poésie pourrait vivre
En Toi !
Un jour, quand tu seras prêt ou prête…
A sauter
Dans ses vagues qu’elle agite à tout va
Pour sauver cette étoile…
Qu’elle illumine, là-bas…

Pour sauver, ce que ton cœur,
Seul reflète…


Jacques AADLOV-DEVERS

Ecrit par Attention
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