Les amis

Les amis frappent au volet
Lorsque derrière, restée close,
Votre porte masque le jet
De chagrins pesants et moroses.

Leur secours est comme l’aubaine
Dans l’été chaud d’un courant d’air,
D’un frais ruisseau en la fontaine
D’une oasis dans le désert.

Ils rient des maux qui vous atterrent
Avec l'aplomb des grands enfants
Qui en chantant vont à la guerre
Tout en gaieté et insouciants.

Des mots muets de leurs regards
Ils déplient doucement vos ailes,
Ils sont vos yeux dans le brouillard,
Sous le ciel brûlant votre ombrelle.

Et quand jaillissent leurs paroles,
Enfin vous glissez sous leur toit,
Vous quittez pas à pas la geôle
Où vous vous teniez triste et coi.

Dans cette irréductible alliance,
Tout eux pour vous, et vous pour eux,
A vous de porter assistance
Quand leur chemin devient bourbeux :

La chose est toute naturelle,
Lorsque l'un d'eux vient à tomber,
Ainsi le veut vos vies jumelles,
En sifflant vous le rattrapez.




Ecrit par Fregat
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