L' envol du goéland

Il est un berceau, un espace,
Haut havre de rêves, de dieux,
Un endroit fait d’instants où passe
Ton ombre, derrière mes yeux.

Nous y demeurions sous un ciel
Embrassant bien au loin l’essor
D’un été blond aux joues de miel
Qui soufflait sa lumière d’or.

Tes cils battaient comme des ailes,
Légers, dans l’effluve marin,
Le duvet de ta peau cannelle
Effleurait le dos de ma main…

Je regardais loin devant moi,
Tu semblais de tous les voyages,
Dans des futurs, des autrefois
Présents, qui avaient ton plumage.

Je vivais, prince de l’instant,
Ivre, construisant sans savoir
Ces souvenirs incandescents
Qui aujourd’hui brûlent mes soirs…

Car d’un coup d’ailes, tu partis,
Livrant ton vol, depuis l’estran,
Aux flots lointains qui, de leurs cris,
Hèlent à eux les goélands.




Ecrit par Fregat
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