La ballade du grand macabre
Croque, craque, crisse,
Craquèle, crâne d’écrevisse,
Tes clavicules éclatent en claquette,
Tes carpes remuent en castagnette,
Ta scapula en accordéon s’acoquine
A quelques os accouplés en acronyme,
Ricane, cagneux escogriffe,
Rictus sardonique, cavaleur étique,
Convoque-les
Dans ton caveau aux clavecins maléfiques.
Laisse ta crosse, évêque cynique
Et toi vicaire, crache ces escargots
Que tu écaches de tes crocs,
Crapahute ta croupe, taquine péquenaude,
Cache tes escarboucles, cupide comtesse,
Cambrez-vous, cambrez-vous,
La gavotte en écrou, je la scande pour vous !
Moi, croquant le squelette,
J’ai comploté cette fête,
Ce chaos fatidique pour une cabbale unique.
Toi, notaire corrompu, n’écoutes plus tes écus,
Toi, avocat inique, comptes ton temps famélique,
Vous, les cupidons d’occasion, les conteurs cancaniers,
Cessez donc d’écorcher les harmoniques
Avec vos couplets de vains moustiques,
Qu’y-a-t-il, cocu Huguenot,
Pourquoi calomnier le bouzingo ?
Claquez des dents, raclez les culs,
Griffez vos ongles sur les carreaux,
Moi, la camarde acupunctrice,
Je pique vos cuisses tentatrices.
Approchez donc, becqueteux docteurs
Que je vous cure ces urticaires,
Vos vanités de grands sauveurs
Quand vous crevez les grabataires,
Théologiens tuberculeux, écrivains asthmatiques,
Banqueroutiers des Carpates,
Ducs et vauriens calamiteux,
Commerçants creux, princes lubriques,
Rois et empereurs, pitres et crâneurs,
Vos carcasses cataleptiques
Electrisées par ma musique
Vont tourniquer, vont percoler
Puis crapauder dans les cloaques.
C’est le tempo de la danse macabre
Tout se crevasse et se délabre
Moi, le grand glabre, foin des palabres,
Je vous capture, crasses raclures
Pour la cavalcade des crevards,
Egalité, fraternité, républicains,
Tous vous serez
Enfin copains encanaillés
Au bal de l’éternité,
En squelettique redingote
Dans l’ossuaire des homozygotes.
Craque, crosse, crisse,
Crus ou cuits, je vous croque!
Ecrit par Banniange
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