Le labyrinthe du ventre

La nuit je parle
Je parle seul
Je te parle
Cœur abandonné
Au-dessus des tuiles romanes
Aucun regard ne m'échappe
Une étoile décline l'amour
Sur ce cœur endormi
Je ne vais pas mourir à genoux
Ni même debout
Votre absence m'assombrit

La nuit est ce corps abstrait
Qui te creuse l'estomac
T'ouvre une poche d'air
Où le rêve te ressuscite
Après une journée d'enfer

Comment perdre du temps
Si je ne l'ai même pas gagné

Voilà
Un pub
Un snack
Un PMU
Une brasserie
Un quatuor qui cherche son identité
Les toilettes sont propres
Si tu considères que le pire
Est toujours en retard
À l'opposée du courant d'air
Installé au bout d'une banquette
J'aperçois une paire d'ailes
Un vieux paquet de Gauloise
Traîne sur l'étain du bar
Mystère
Aucun fumeur
Aucune odeur de tabac froid
Aucun brouillard
Juste une lance à incendie
Nettoie le trottoir
Et la fureur du square

Du bois
Du skaï
Du métal
Une nappe en papier
Une musique de gare
Du jazz
Du rock
Je m'en balance
Du moment que j'ai les oreilles en cloque
Pour ne pas entendre à ma gauche
Le naufrage du gros lard
À ma droite
Les magouilles des trois costards
À ma gauche
Un Sidecar se promène
Sur les lèvres d'une aventurière
Où tous les chemins mènent à la mort
Une blonde vise la brune
La mousse sur ma barbe parle de liberté
Pendant qu'un croque monsieur
Attend les mains de la serveuse
Plus légère qu'une feuille de carton plume
Dans la septième course
Prix souviens-toi
Dix huit partants
Tous disparus avant l'arrivée
Le vieux d'en face a perdu sa retraite
Son petit cochon
À revêtu son gilet jaune

Vais-je commander
La fameuse choucroute royale au Riesling
Ma visa n'a pas d'odeur
D'or elle rassure l'homme en noir
Je n'ai plus que vingt secondes
Pour taper le code
Et franchir la porte du terminus
Où une assistante maternelle
Dieu qu'elle est belle
Suce le pouce de son gilet rose

Autour de moi
Ma mort si légère
Qu'elle cohabite
La dépouille des anges
Au-dessus des aiguilles de marbre
De la cathédrale
Légèreté qui hérisse
Le duvet de mon spleen
Vers l'étoile du berger
Frisson d'un rappel
Où l'eau de rose se déverse
Sur la peau de la chansonnière
Qui traverse furtivement
Le champ de mon miroir soleil

À l'aube je glisserai
Sur un nouveau jour




Ecrit par Jamespx
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