Les Rouges Lutins


Transformée par la varicelle, où visage n’est autre que coccinelle
Défigurée déjà l’an passé par la rougeole et sa fièvre !
Médicalement, je me pose des questions quand
Je vois tant de sang et des badigeons
De mercurochrome !

Sous la crainte, mes joues sont cerises
Belles à regarder fermes comme tendres !
Mais lorsque la honte m’approche elles mûrissent
A devenir écarlate en jets de feu jusqu’à la racine des cheveux.

Serais-je poursuivie par cette couleur cardinale ?
Le jour de mon mariage, Grand tapis Rubis attendait mon mari
Les invités et moi :
Monsieur le Curé me prend à l’écart pour me confier :
« J’ai laissé le tapis pour vous remercier des services rendus, vous le méritez » !
De blême, je me suis sentie écrevisse, sans oser lui dire que j’aurais préféré
Que ma robe embrasse le blanc ciment et les dominos de l’allée nuptiale
Pour éviter de la faire rougir !
J’ignorais que le tapis se faisait monnayer ou faveurs autres en tel cas !
Ce rouge-là, je l’ai remercié mais le cœur couleur sang absent devait digérer !
Pivoine suis devenue sur robe en pétales de lys !


Polymnie2, 5 mars 2016





Ecrit par Polymnie2
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