Pour quelques vers encore

Quand le voile du temps glisse ses tristes brumes,
Sur le cours de ma vie, à troubler mon regard,
Et me faire oublier le charme du hasard,
Dans le soleil couchant où plus rien ne s'assume;

Tu viens avec tes mots, tendrement, sans tabou,
De mon spleen déplacé jouer les trouble-fête.
De toute leur chaleur, ils sonnent la défaite
De ce courant du nord qui m'embrassait le cou.

Toujours, ils restent là, dans ces vapeurs secrètes,
Prêts à me secourir quand ma force fléchit.
Ils portent ton aura de tout doute, affranchi,
Messagers de tes vœux, sentinelles discrètes.

Simplement emmêlés aux caresses du vent,
Ils peuplent, mystérieux, ma forêt solitude
Où je me perds parfois, quand la nuit devient rude,
Pour éclairer mes pas de leur reflet fervent.

Et je sais de leur voix, le cadeau de tes rêves,
Qui doucement m'entraine à l'abri de tes bras.
Si je ferme les yeux, toi aussi tu viendras,
Pour quelques vers encore à boire sur tes lèvres.




Ecrit par Myosotis
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