Aphélie


Les cours d’eau ont chanté sur mes jours de silence,
Glissant sur les rochers, mon filet s’est éteint…
Rongé par les brouillards et les rêves sans tain,
Il n’attendait plus rien…que quelque nonchalance.

Je reviens de loin, du bout de tes cheveux,
Où longtemps suspendu, j’ai pleuré ton dos nu
Le point de mire aidant sur ces terrains connus,
J’ai su dicter l’élan de mes derniers aveux.

Mais tu demeures ici pendant que d’autres tombent
Enracinée au corps alors que tout flétrit,
Quand le semeur de maux s’émeut d’envies meurtries,
Et que de tes suppliques orage l’hécatombe.

J’attends mon aphélie… ta lente évanescence
Pour voir si l’hérésie survit au chant du soir
Aurai-je froid ici, aurai-je peur du noir ?
Serai-je condamné au péril de mes sens ?

Au rythme singulier de cet état naissant,
Je calque mon étoile au versant du papier
Griffonné d’amours sales au noir de mon damier,
Où dans les pas du fou, les pions se font pressants.

Je ne sais aujourd’hui quand s’oubliera le nord,
Le déclin annoncé de tes lueurs célestes
Je rêve d’épilogue, d’un regard à l’est
Revoir naître du spectre l’aube d’un encore.




Ecrit par Aodren
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