Allumez vos bougies

J’ai brûlé ma chandelle
Je crois par les deux bouts
Suis pas resté debout,
Suis né avec des ailes
Moins fourmi que cigale
Vivais de bouts d'chandelles
Bien loin des cierges pâles
Et des encens moisis
Sur ma tombe est écrit
Ici, Marc de Bout, gît

J’ai flambé mon argent,
En imbécile heureux
Brûlé mes doigts, cassé les dents
Joué avec le feu
Aux amours de feu d’ paille
Bougiotte, boogy-bougie
J’vous assure’ j’ai trop ri
En faisant bien ripaille
De deux vieilles oiselles
Qu’étaient pas les plus belles


Et puis j’l’ai vue enfin,
La mienne demoiselle
À la fête des Lumignons
Attiré par les sons
Des voix des chants d’elle
J'l’ai entendue, j’ l’ai vue
Je l’ai bue, j’étais foutu
Elle devenait ma mie
De pain blanc ou aux sons
Je m’en fous, j’avais faim


Au milieu des champs d’elle
J’ai fondu devant elle
Qui sans un regard et sans mot
A rejoint son amie
Elles se sont embrassées
Je me suis consumé
J’ai pas repris l’flambeau,
Ma mèche, elle a cramé,
j’ai rêvé d’un baiser,
Je me suis fait braisé.


Moi le grand mécréant
Bataillant et chantant
Flamme ardente toujours au cœur
Et le feu bien ailleurs,
De mes feux pas falots
J’ai fini feu follet
Sur ma tombe est marqué
Ici, Marc de Boue, gît
J’ai soufflé ma bougie
En tenant la chandelle




Ecrit par Claire-Obscur
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