Impossible amour


Tu as voué ton âme au démon de la mer,
Et franchi lentement les portes de l’enfer.
Tes yeux émerveillés, paupières humectées,
Sont à jamais rivés sur mon immensité.

La couleur de mon sang a teinté ton regard,
De flammes le matin, et de cendres le soir.
Je décore ta peau tendrement veloutée,
Sous l’écume des flots et sa mousse lactée.

De ton corps si léger j’imprime le dessin
Sur le sable doré que je sculpte à dessein.
L’albâtre de ton cou se pare joliment
De paillettes salées et scintille en séchant.

Plus vive que le feu du soleil au levant,
La passion qui m’étreint a la force du vent.
Dans ses gants de velours ma langue s’est coulée,
Et caresse ton dos sur la grève mouillée.

Petits volcans marins qui frisent l’éruption,
Les îlots de tes seins dressent leurs mamelons
Sous les tendres assauts de mes lames de feu.
Laisse toi chavirer, et referme les yeux.

Comment crier je t’aime en langage des flots ?
Comment te dire amour  sans prononcer un mot ?
Et comment t’enlacer dans mes bras de géant,
Sans projeter ta chair aux confins du néant ?

Serais-je condamné à masquer mes élans,
Et n’être de ton corps qu’immatériel amant ?
Neptune est il si sot, qu’il ne sache créer
Cet espace enchanté où pouvoir nous aimer ?

Plus fort que la passion, cet amour te retient,
Séduisante sirène prisonnière des liens
Que j’ai tendus pour toi, tissant sur l’horizon
Ma nasse d’illusions, impalpable prison.




Ecrit par Constantin
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