Un soir à Port-au-Prince

La terre fumante grondait,
Affreux courroux de la Nature.
Le cœur des ruines nivelait
Le sort de toutes créatures,
Combien de temps sous quel augure.

Dans la poussière et la pénombre
Hommes et femmes succombaient,
Des enfants pris dans les décombres
Envahis par la peur criaient,
Imaginez comme ils criaient ?

Des bidonvilles aux palais :
D’un côté les fatras de tôles,
De l’autre le béton croulait.
Les logis devenaient les geôles
D’un désastre assumant son rôle.

Nantis et pauvres ne sont qu’ombres
Errant ensemble dans la rue,
Convoi sans âme qui encombre
Les blessés que l’on évacue
Partout au travers de la rue.

Pas le temps de creuser des tombes
La mort est là au caniveau,
La mort est la comme une bourbe
De sang, de chair et de lambeaux,
Ces charniers seront-ils tombeaux ?

La terre fumante grondait,
Dans la poussière et la pénombre,
Des bidonvilles aux palais,
Nantis et pauvres ne sont qu’ombres,
Pas le temps de creuser des tombes.


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Poème écrit en février 2010


Leur vie est tombée dans l'effroi le douze janvier deux mille dix à seize heures cinquante trois.

Ecrit par Aros
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