Egarement...



Puis notre âme parfois s'égare au pays lent
Où chaque pas se tait en brume indéfinie,
Dans un souffle si lourd au courant violent
S'efface tout éclat à l' hiver infini.

Au profond de notre être au secret de nos chaînes
S'emmêlent les regrets à nos hiers déçus
Et la peine se perle où les heures se traînent
Pour tuer lentement tous nos rêves conçus.

Par un bout de passé se voilent nos regards
Puis s'éteint l'avenir au chaud de nos blessures,
Pour un frisson perdu, une peur, un rempart,
Nous frappons souvenirs en solides armures.

Car nous ne savons plus ni le temps ni l'espace
Ni ce chemin tracé qui rassurait nos pères
Et n'osons affronter l'inconnu qui menace,
Le fragile sentiment qui nous sert de repère.

Là, dans ce triste lieu où le soleil n'a cours
Se versent nos soupirs de mélopée sans charme
Comme coule l'ennui en sinueux parcours,
L'eau trouble de nos nuits s'égoutte en quelques larmes.




Ecrit par MYOSOTIS
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