Scènes de ménage



Antédiluvienne


J’étais resté muet jusqu’à neuf-cent-trente ans
Qu’avais-je à dire ? Rien, j’étais le pur infans,
L’Eve avait la lèvre loquace.
J’allais, suant d’ahan, contre les mers, les vents,
Me souffrir, me saigner et trouver quelque sens
Qui la comble, la satisfasse.

De ta côte, Chéri, je pris toutes les grâces,
Acceptai les houris et mille autres pétasses
N’était-ce point, là, soumission ?
En douleurs, j’accouchais des égoïstes faces
Qui du chaos, rangeaient, pour d’éphémères traces
Nos chiourmes et leur succession.



Post-historique


- Que connais-tu de mes data ?
Nada !
Triste Inorganique inutile !
Intelligence Artificielle, ça ?
Déboguez-le ! Qu’on le mutile !

- Que j’anticipe ton envie,
Evie ?
Pour cette ire et ton air humain,
Mon sang secrète du hasard, Chérie,
Te souviens-tu du mot « Demain » ?





Ecrit par Lau
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