L'auguste Navire

C’était un grand bateau d’ébènes,
Vaste comme un iceberg géant;
Sa coque telle un diamant
Causait l’aversion des baleines.

Ne craignant nulle déferlante,
Il défiait flots et torrents
En frappant mers et océans
Telle une voile conquérante.

De son parapet orangé,
Il guettait les eaux écumantes
Du vilain Neptune enragé
Déchaînant les folles tourmentes.

Ô, dans un déluge de rage,
Un ballant tangage survint
Et offusqua ce titan vain
Provoquant un fortuit ancrage.

Se croyant l’arche de Noé,
Il sonna sa brève sirène,
Éclaira sa lourde carène
Avec courage et dignité.

Hélas, sa foi de batelier
Ne put braver le tsunami
Qui le coula et l’engloutit
Dans le grand fond fou à lier.

Un jour, mon vaisseau d’or usé
Affrontera quelques tempêtes
Sur les océans des poètes
Heurtant mon esprit épuisé.



Claude Lachapelle / septembre 2016

Ecrit par Claudel
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