Iris


Xiphion – petite épée
fut dans la langue de Pindare
le nom de l’iris en référence
à ses feuilles aiguës
.
On trempait la plume Sergent-Major
acérée comme un xiphion
dans le petit encrier
(celui que nous apportions
avec nous pour ne pas utiliser
la brune encre de seiche…)
.
Puis sur la page en nous efforçant
d’éviter que l’acier n’accroche au papier
et tirant la langue on écrivait
à l’encre d’un beau violet
dont au séchage les pleins et déliés
regardés sous un certain angle
s’irisaient d’un reflet doré
.
Nous étions alors pleins de respect
pour les vers perpétrés par un certain Émile
Hinzelin… Notre institutrice l’appréciait au point
de nous faire apprendre par coeur
chaque semaine l’une des poésies
exquisement médiocres
qu’avait offertes à l’humanité ce subtil rimailleur




Ecrit par Lasource
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