A l'ombre des platanes



L’été se prélassait à l’ombre des platanes :

Il vivait à revers, sans s’en apercevoir ;

Son chaud soleil brûlait la lumière diaphane,

Mais lui, il somnolait, tout comme un petit loir.



Il avait bien tenté de rester dans les champs,

Lorsque l’homme surveille au loin la moisson blonde,

Il avait écouté l’alouette et ses chants,

Le mulot qui détale, et l’orage qui gronde…



Mais il était bien las d’avoir autant donné,

Bien las de son labeur, de sa trop longue errance

Pour que tout un chacun puisse s’abandonner

L’un à l’œuvre de terre, et l’abeille à sa danse



L’insecte, au souffle clair de la brise du soir,

L’animal, aux ajoncs de la brande à la brune,

Où loin de son terrier, il se penche au miroir

De l’étang qui s’endort sous un rayon de lune…



L’été se prélassait à l’ombre des platanes :

Il dormait sans façons, et sans s’apercevoir

Que le soir tamisait la lumière diaphane,

Et que déjà, la nuit mettait ses velours noirs.




Ecrit par Kasia
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