Loin d'être simple

L’amitié


Ce que fait la conscience au profond de soi
tout en chemin aux points de croix pour sauver, ne rien briser
d’un sentiment essentiel de premier choix
car la vie ne fait pas bon aloi

Je me suis appuyée sur la dentelle, ouvrage de belle patience
me servant de ses points divers si bien imagés dans la difficulté
dont : croix, patience, émotion, esprit, torsion, épines,
soupirs, ouvrages de passementerie, macramé
et damassé, pointillés, chaînette.

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Quand sur l’ouvrage s’essouffle le point de patience
Et que sur le soyeux se dépose l’émotion
suivant le fil sans interruption,
Le point d’Esprit alors suppose la Vertu
Comme l’aube sa dentelle.

Entrent les fils de la Vie en points de torsion
Apparaissent les retords et leurs disputes,
Le point d’épines accroche pour remailler
Coups et blessures et le crochet sépare l’intrus
En nombreux "ponts" de soupirs !
Et le soir signe son orage.

La passementerie « m’a cramée »
En certains coins disgracieux
Et devient damassée
Doux aux pieds
Non à l’âme
Mais sous
Les cieux

A la santé de l’amitié !
Retrouve la fine dentelle
Je me calme fiévreusement.
Je trouve un renouveau, plongeant
L’aiguille dans l’ouvrage, en plein cœur
Me sers du cordonnet pour le relief à donner.
Elle fait une boutonnière dessinant un cœur sacré
En lèvres dessinées où passe le beau point d’esprit et
torsion apparaît sans crispations mais têtue me culbute
Et mon ouvrage, sans égard, prend une nouvelle direction
Que je ne peux suivre car j’ai donné cette chose qui sans prix
Est offerte de plein gré de par son NOM et toujours en services
Fournis d’un silence qui ne peut s’entendre étant inclus en l’offert
Je n’ai rien compris en ce commerce ! Il n’est que beau sentiment
Echangé sur les choses élémentaires de tous les problèmes et font
Que cette vie n’est plus "l’image" de pointillés faisant la Chaînette
Lors, je me trouve entre doigts un dé enfilé sur l’un sans chiffres
Leur néant devant moi, et tous ces écarts en infractions sur ma
passementerie ils me chiffonnent. Que faudrait-il donc de plus
Pour enrailler, éteindre ces malentendus sans faire plus de
Bruits complémentaires, si ce n’est de creuser, et encore
Approfondir le grand pourquoi de cette vie, d’ici-bas.
Je la retourne, telle une vieille chaussette, qui n’a
Plus aucun prix mais qui servira toujours sans
En accentuer son image pour raccommoder
Soigner ses plaies. Je la mire et la remets
A l’endroit ; enfin semble acceptable
Tous défauts atténués passent lisses
Au toucher et doux à l’œil sensible
Et je vois, « Ô Mon Dieu », qu’elle
Est devenue une bien belle amphore
Vous confiant en graines mes pensées.

Cette amphore
Est vase sacré
C’est celle de l’amitié depuis que je suis née.
L’amitié n’est pas un vase qui tombe et se brise!*
Je ne cesse de recoller un par un les morceaux
Avec finesse pour que celui-ci reste entier !
Cicatrices moins fidèles disparaissent.
En regardant dedans
Elles sont méandres en veines,
C’est mon corps
Qui saigne son passé.


Polymnie, 5 septembre 2016

*J’avais 15 ans lorsque j’ai écrit avec tristesse cette pensée !

Adressée à une Amie vexée, plus âgée que moi, car j’avais refusé
l’invitation à l’accompagner au cinéma. Elle a critiqué mon amitié
Alors que je ne voulais pas dire que je n’avais pas d’argent !
Ce ne fut rien, j’avais tout recollé sans dire la vérité





Ecrit par Polymnie2
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