Vois elle (hommage à rimbaud, le magnifique)

Elle a cinq voix, elle
Elle les aime toutes
Elle les chante
À la naissance du jour sous la tente

Elle aime Léa,
Eclatante rousse, à la peau mouchetée
Elle aime son « noir corset » et son odeur forte.
Son odeur de mort. Son cruel foisonnement.

Elle aime les œufs à la vapeur
Qu’elle gobe à l’ombre, entre deux paradoxes,
Dans l’attente de la naissance de son roi.
Pâle et candide, elle se lance fièrement
Dans la glace et le feu
Là où les frissons la font belle

Elle aime les irréels, les immondes, les images
Les vrais prophètes du monde
Elle allie le rire à l’ivresse
Pourtant de ses « lèvres belles » et grenat,
Impénitente et sanguine, elle peut cracher sa colère

Divine elle vieillira en paix entourée d’animaux,
Au fin fond d’une garrigue clairsemée,
Loin de la mer, dans la vibration des us et des coutumes.
Quand l’alchimie de l’âge aura imprimé
De profondes rides laborieuses sur son front.

Dans ce monde claironnant.
Elle a connu des hauts et des bas,
Et traversé des crises aigües,
Aujourd’hui, étrangement, elle attend
Le silence « des mondes et des anges »
A travers le « rayon violet de ses yeux »
Elle voit clair on le sait
Oh ! Mais gare à elle !
Arthur la regarde


A partir du célèbre poème: voyelles

Ecrit par Lechat83
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