Impression.

Vois le doux coloris de ces fleurs noyées, autrefois enivrantes comme des opiacées ; la paresse des saules aux bras enchevêtrés, abritant les remous d’une barque oubliée… Vois le pont qui relie le peintre à la matière, honorant les saisons sans trahir la lumière.

Ecoute le son blanc que forment les abeilles et les balbutiements des enfants qui sommeillent : nulle mélodie n’égale cette harmonie sereine. Quand résonne la voix du vieil homme à l’ombrelle, une foule d’amis s’attable sous un chêne et l’on entend tonner leur amour fraternel.

Sens comme la chaleur fait monter les parfums, sous le kiosque ébloui des rayons du matin. Dans l’herbe humide encore le chevalet prend terre, et sans racine aucune sa toile régénère, l’eau envahit d’un trait la roideur de sa peau, et nous livre, ébahis, le plus vivant tableau !


Poème paru dans l'anthologie poétique de Flammes Vives, volume 1 (2019).

Ecrit par Epiphania
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