Je suis l'arbre de rêve...

Suivant un bon conseil, je reviens à plus classique et remets l'ancien ouvrage sur mon chevalet

Je suis l’arbre de rêve
Qui paraît tout pommé;
Sur mon tronc s’enroule Eve
De ses bras d’ipomée.
Or quand le doigt se lève
J’ai déjà consommé.

Ce doigt dit, de son zèle :
« Laisse donc ce serpent
Qui te ment, t’ensorcelle
Pour te vendre un arpent !
Des pépins à la pelle
Te suivront à présent ! »

L’énigme dénouée
Je me mets aussitôt
A chercher la bouée
Qui supplée mon bateau.
Lors ma Muse enjouée
Se grime en Érato.

Sans fin la symphonie
Du nouveau monde en crise
Place la syntonie
Comme axe de maîtrise.
Et la cacophonie
N’est plus qu’une méprise.

Je rêvais, dites-vous ?
Mais alors sans grand leurre.
Car à voir les remous
Qui font naître le beurre
Je sens bien que mon pouls
A gardé sa demeure.





Ecrit par Tonindulot
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